02156nas a2200133 4500000000100000000000100001008004100002653002100043653001600064100002500080245013500105856006200240520172000302 d10aFood (THE\_3078)10aFrance (FR)1 aJean-Louis Tornatore00aRetour d’anthropologie : « le repas gastronomique des Français ». Eléments d’ethnographie d’une distinction patrimoniale uhttp://webdoc.sub.gwdg.de/univerlag/2012/GSCP6_Bendix.pdf3 aL’inscription du « repas gastronomique des Français » sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, en novembre 2010, a été un événement qui a suscité de nombreux commentaires. Dans la presse française, bien sûr, qui a poussé un « cocorico » triomphal, voyant dans cette distinction le signe de reconnaissance de l’excellence française. Mais aussi des commentaires et des débats au sein des instances de l’Unesco en charge du suivi de la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. La restitution du processus d’une candidature affichée comme émanant de la volonté présidentielle montre une redéfinition de l’objet pour qu’il s’accorde avec l’esprit de la convention : c’est un repas festif et ritualisé qui a été inscrit et non la gastronomie française, comme cela était envisagé au départ. Pourtant, au final, c’est bien cette dernière qui apparaît avoir été reconnue, de même que l’inscription est bien assimilée à un label d’excellence. Qu’est-ce à dire ? Si la catégorie du patrimoine culturel immatériel a contribué à mettre en crise la notion européo-centrée de patrimoine, le cas montre que celle-ci n’a pas dit son dernier mot. En fait la situation est paradoxale : c’est au bénéfice d’une sorte de « retour d’anthropologie » – au sens de retour de manivelle – que la communauté des Français se voit distinguée et identifiée à ses pratiques alimentaires. Mais en identifiant un tel patrimoine à une communauté nationale, l’inscription fait de la France une patrie du patrimoine. La convention de 2003 contribuerait-elle à la renationalisation du patrimoine ?